La course aux vaccins contre le Coronavirus bat son plein. L’OMS a ainsi dénombré pas moins de 47 vaccins en cours d’évaluation clinique ! Mais les laboratoires Pfizer (USA) et BioNtech (Allemagne) semblent avoir une longueur d’avance. Ces derniers ont en effet annoncé le 9 novembre dernier que leur vaccin actuellement en cours de développement serait « efficace à 90% ». Un chiffre des plus prometteurs alors que la pandémie est toujours massive.
Un vaccin conçu sur une technique innovante, l’ « ARN messager »
Les laboratoires Pfizer et BioNtech ont ainsi partagé les derniers résultats de leur vaccin qui repose sur une technique innovante, « ARN messager » (Acide RiboNucléique). Cette méthode change des vaccinations traditionnelles, en cela qu’elle consiste à injecter dans l’organisme une faible dose du code génétique du Sars-CoV-2. Hela Ketatni, biologiste, explique que « là, on n’inocule pas le virus, c’est une technique nouvelle qui n’a jamais été approuvée ». La molécule injectée va alors s’insérer au niveau de l’ARN de la cellule, puis produire des protéines du virus. Le système immunitaire va alors les détecter puis fabriquer des anticorps.
Cette technique « ARN messager » est ainsi plus rapide que les vaccins classiques, les chercheurs n’ont en effet pas besoin de cultiver des pathogènes pour ensuite les inoculer. De même, la toxicité est moindre, par l’absence d’agent pathogène. Toutefois, ces avantages sont quelque peu à tempérer, le vaccin doit en effet être conservé à moins 80 degrés car l’ARN est extrêmement fragile. Cela nécessite donc de grands moyens logistiques et organisationnels au risque que le vaccin ne se dégrade très rapidement.
Les modalités de la vaccination
Même si les chiffres annoncés par Pfizer et BioNtech sont prometteurs, il convient tout de même de rappeler que les essais cliniques du vaccin ne sont à ce jour pas encore terminés. Ces chiffres correspondent en effet à ceux de la première analyse intermédiaire de leur essai de phase 3. Il reste encore de nombreuses étapes à respecter avant de pouvoir concrètement envisager la vaccination de la population. Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont tout de même d’ores et déjà prévu de déposer une demande d’autorisation à l’Agence américaine des médicaments (FDA), cette dernière sera alors en charge de confirmer, ou non, que le vaccin est sûr et efficace.
Si son innocuité est confirmée, on peut estimer que les premières vaccinations pourraient avoir lieu aux Etats-Unis d’ici à la fin de l’année. Le pays a précommandé 100 millions de doses. Alex Azar, secrétaire à la Santé de Donald Trump, a d’ailleurs confirmé ses estimations en déclarant que la distribution ne « serait plus qu’une question de semaines ».
Du côté de l’Union Européenne, 200 millions de doses ont pour l’instant été précommandées. La distribution sera possible seulement après l’accord de l’Agence nationale du médicament. Edouard Philippe avait indiqué qu’il n’y aurait sûrement pas de vaccin avant 2021, une donnée partagée par le Professeur Arnaud Fontanet de l’Institut Pasteur pour qui il faudra attendre le « deuxième semestre 2021 au mieux ».